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C’est qui Voltaire ?

Intolérant ?

Xavier Martin, Voltaire méconnu. Aspects cachés de l’humanisme des Lumières (1750-1800), chap. 5, « Le convulsionnaire de la tolérance », Bouère, Dominique Martin Morin, 2e édition (« Achevé d’imprimer le 26 mars 2007 en la fête de l’Annonciation »), p. 105.« Voltaire fanatique ? Pourquoi ne pas le dire, pendant qu’on y est : intolérant ? On se le demande [...]. Le témoignage de beaucoup de ceux qui fréquentent le philosophe corrobore cet avis, et parfois même de façon saisissante. Force est d’aller jusqu’à l’avouer : son intolérance confine volontiers au pathologique ».

« Ils implorent à grands cris la tolérance, et ils sont les plus intolérants des hommes ; ils répandent l’injure, la calomnie, le sarcasme sur ceux qui ne sont pas aveuglés comme eux : que feraient-ils s’ils avaient l’autorité en main ? » Ainsi Élie Fréron s’en prenait aux philosophes du XVIIIe siècle, et en particulier au premier d’entre eux, dans son périodique L’Année littéraire (Amsterdam, Lacombe, t. V, 1769, p. 87-88). Depuis cette époque, le thème de « Voltaire intolérant » n’a cessé d’alimenter l’anti-voltairianisme, des officines cléricales jusqu’aux cabinets de l’extrême-droite aujourd’hui.

On en trouve donc une énième expression chez Xavier Martin, présenté en dos de couverture de l’ouvrage comme un « professeur des Universités, historien des idées politiques » dont « les conclusions s’écartent parfois des idées reçues de l’académisme universitaire ». Parmi ces travaux, citons par exemple : Sur les droits de l’homme et la Vendée (1995) ou Mythologie du code Napoléon (2003), deux ouvrages marqués par une vision extrêmement sombre des Lumières et publiés chez le même éditeur (Dominique Martin Morin), dont le catalogue indique une orientation catholique traditionaliste.

L’enjeu sous-jacent du thème « Voltaire intolérant » est clair. Si Voltaire était intolérant, alors tous ceux qui s’en réclament sont disqualifiés : les progressistes, les humanistes, les défenseurs des Lumières, les anti-racistes et autres « cosmopolites ». Le terrain est alors dégagé en faveur des « bons Français », des « vrais patriotes » et autres Welches, dont les racines sont bien « chrétiennes », et qui sont injustement persécutés par les « bien-pensants » qui étouffent leur voix. Si le procédé manque de finesse, il est aussi efficace que régulièrement employé : l’intolérant retourne contre le tolérant l’accusation d’intolérance. Celle ou celui qui bat sa grosse caisse à tous vents se plaint d’être inaudible en raison d’une fantomatique « censure ».

Le 9 mai 1777, Voltaire écrit à d’Alembert qu’il meurt « aboyé par les dogues » qui « étant en curée », veulent le « dévorer ». Mais il ajoute : « ils feront mauvaise chère. Je suis un vieux cerf plus que dix cors, et je leur donnerai de bons coups d’andouillers avant d’expirer sous leurs dents » (D20665). Près de deux cent quarante ans après sa mort, « le vieux cerf » continue à donner « de bons coups d’andouillers » aux « dogues » d’aujourd’hui.

Il importe donc de revenir à Voltaire et d’examiner ce qu’il entend véritablement par tolérance. La première occurrence du terme apparaît dans une lettre à Jean-Jacob Vernet, datée de Paris (14 septembre 1733, D653). « Mais en fait de religion, nous avons, je crois, vous et moi, de la tolérance ». Et il ajoute cette précision très importante : « je passe tout aux hommes, pourvu qu’ils ne soient pas persécuteurs ». Car le tolérant est en butte aux insinuations perverses de l’intolérance. « Celui qui passe ici pour un tolérant, passe bientôt pour un athée : les dévots et les esprits frivoles, les uns trompeurs, et les autres trompés, crient à l’impiété contre quiconque ose penser humainement ».

À l’origine, la tolérance revêt chez Voltaire deux significations principales. Elle apparaît d’abord comme une forme d’indulgence à l’égard des imperfections et des travers humains. « Qu’est-ce que la tolérance ? » se demande Voltaire dès le début de l’article éponyme du Dictionnaire philosophique. « C’est l’apanage de l’humanité ; nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de nature » (OC, t. 36, p. 552).

Dans un second sens, et conformément à l’époque, la tolérance exprime l’exigence de s’interdire toute persécution en matière religieuse. « Je ne crois pas que je parvienne jamais à faire établir de mon vivant une tolérance entière en France, mais j’en aurai du moins jeté les premiers fondements », écrit par exemple Voltaire à James Marriott le 28 mars 1766 (D13224).

En matière de tolérance, les conceptions voltairiennes de base ne varieront jamais. Quatre orientations principales peuvent ainsi être dégagées. Premièrement, Voltaire présente la tolérance à partir de l’idée d’une société universelle du genre humain. « Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! », lit-on au chapitre XXIII du Traité sur la tolérance, à l’occasion de la mort de Jean Calas (« Prière à Dieu », OC, t. 56C, p. 252). Deuxièmement, la tolérance se fonde philosophiquement sur le probabilisme. Puisque la vérité est inaccessible et que nos croyances sont seulement probables, le dogmatisme est dépourvu de sens : « le droit de l’intolérance est donc absurde et barbare » (Traité sur la tolérance, chap. 6, OC, t. 56C, p. 158). Troisièmement, la tolérance s’arrête aux frontières de l’intolérable. Et il est bien vrai que Voltaire est intolérant à l’égard de la superstition, de l’intolérance et du fanatisme : « il faut donc que les hommes commencent par n’être pas fanatiques pour mériter la tolérance » (Traité sur la tolérance, chap. 18, OC, t. 56C, p. 236). Et donc quatrièmement, pour Voltaire, la ligne de partage se situe entre l’intolérance barbare et la tolérance civilisée. « La philosophie humaine commence à l’emporter beaucoup sur la superstition barbare » écrit-il par exemple à James Marriott, le 28 mars 1766 (D13224).

Un point de vue universel

La tolérance voltairienne s’inscrit à partir d’un point de vue universel. C’est la leçon qu’il a retenue du De officiis (Des devoirs) de Cicéron. Il existe une communauté universelle du genre humain, fondée sur l’usage de la parole et de la raison, lesquelles établissent une société naturelle entre les hommes (trad. Charles Appuhn, Paris, Classiques Garnier, s.d., p. 208-211).

Pour Voltaire, l’existence de cette société naturelle transcende tous les clivages qui peuvent opposer les hommes en suscitant l’intolérance entre eux. On lit ainsi dans Le Sermon prêché à Bâle, par Josias Rossette, ministre du saint Évangile : « Vous tous qui m’écoutez, souvenez-vous que vous êtes hommes avant d’être citoyens d’une certaine ville, membres d’une certaine société, professant une certaine religion. Le temps est venu d’agrandir la sphère de nos idées et d’être citoyens du monde » (OC, t. 67, p. 32).

L’oubli de cette dimension universelle engendre tous les maux de l’intolérance et du fanatisme. Ecoutons à ce propos l’Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven : « Le genre humain est semblable à une foule de voyageurs qui se trouvent dans un vaisseau [...]. Le vaisseau fait eau de tous côtés, l’orage est continuel ; misérables passagers qui serons tous engloutis ! faut-il qu’au lieu de nous porter les uns aux autres les secours nécessaires qui adouciraient le passage, nous rendions notre navigation affreuse ! ». Mais celui-ci est juif, un autre musulman ou anabaptiste. « Eh ! qu’importent leurs sectes ? Il faut qu’ils travaillent tous à calfater le vaisseau et que chacun, en assurant la vie de son voisin pour quelques moments, assure la sienne » (OC, t. 61A, p. 260-261).

La tolérance voltairienne repose sur les vertus d’entraide et de solidarité qui doivent guider avant tout les relations que les hommes entretiennent. À la fin de l’Avis public sur les parricides (OC, t, 61A, p. 261), Voltaire se recommande encore une fois de la caritas humani generis, cet amour du genre humain que Cicéron invoque dans son De finibus (De finibus bonorum et malorum, V, 23).

Ce point de vue s’étend à l’ensemble du vivant, comme en témoigne l’Aventure indienne, traduite par l’ignorant, datant de 1766.

Le probabilisme, fondement philosophique de la tolérance

« Nous ne raisonnons guère en métaphysique que sur des probabilités ; nous nageons tous dans une mer dont nous n’avons jamais vu le rivage. Malheur à ceux qui se battent en nageant ! » écrit Voltaire dans Dieu. Réponse au Système de la nature (OC, t. 72, p. 159). Mais il ajoute aussitôt : « Abordera qui pourra ; mais celui qui me crie, vous nagez en vain, il n’y a point de port, me décourage et m’ôte toutes mes forces ». Chez Voltaire, entre le dogme obtus et le doute irrévocable, il existe un espace pour l’adhésion à ce qui est le plus probable. Hérité de Cicéron, le probabilisme voltairien irrigue et détermine sa conception de la tolérance.

Il consiste à dire qu’il existe des opinions ou des propositions plus probables et plus convaincantes que d’autres, mais qu’il est impossible de les considérer comme des vérités dogmatiques. Aucune de mes convictions ou croyances ne peut prétendre reposer sur une certitude absolue. Par conséquent, aucune d’entre elles ne peut s’arroger le droit de s’imposer exclusivement au détriment des autres, et encore moins de les étouffer ou de les condamner. « Ce serait le comble de la folie, de prétendre amener tous les hommes à penser d’une manière uniforme sur la métaphysique », avance ainsi Voltaire (Traité sur la tolérance, OC, t. 56C, p. 245).

Puisque toute croyance s’accompagne nécessairement d’une marge d’incertitude, la tolérance réciproque est de mise. Et l’intolérant est autant absurde que féroce, puisqu’il hisse une croyance éminemment douteuse au statut de dogme inattaquable. Au contraire, l’esprit tolérant se fonde sur la capacité d’examiner ses propres convictions avec la rigueur qu’il applique à celles des autres. Commentant pour D’Alembert son Traité sur la tolérance, Voltaire soutient qu’« on n’obtiendra jamais des hommes qu’ils soient indulgents dans le fanatisme ». Alors « il faut leur apprendre à mépriser, à regarder même avec horreur les opinions pour lesquelles ils combattent » (13 février 1764, D11695).

On pourrait assimiler à la position voltairienne les quatre formes de « libération » auxquelles Confucius était parvenu : « Le Maître s’était affranchi de quatre choses : il était sans idées préconçues, sans position inflexible, sans certitude dogmatique et sans égocentrisme » (Lun Yu, « Entretiens », IX, 4, dans Philosophes confucianistes, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 2009, p. 108). Nul doute que Voltaire, grand admirateur du sage chinois, se reconnaisse dans ces fondements essentiels de la tolérance.

Intolérance à l’égard de l’intolérable...

« Misérables humains, soit en robe verte, soit en turban, soit en robe noire, ou en surplis, soit en manteau et en rabat ; ne cherchez jamais à employer l’autorité là où il ne s’agit que de raison ; ou consentez à être bafoués dans tous les siècles comme les plus impertinents de tous les hommes, et à subir la haine publique comme les plus injustes ». Ainsi s’exprime Voltaire dans l’article « Autorité » des Questions sur l’Encyclopédie (OC, t. 39, p. 255).

Chez lui, le principe de tolérance est indissociable du combat contre la superstition, l’intolérance et le fanatisme, c’est-à-dire contre les manifestations de l’intolérable, ou encore de ce qu’il nomme « l’infâme ». En retour et « dans tous les siècles », une telle position lui vaut la haine des intégristes, des intolérants et autres fanatiques « les plus injustes », que Voltaire « bafoue » sans relâche. Alors, pour que « l’infâme » puisse de nouveau déferler, il faut abattre le rempart voltairien...

De fait, pour reprendre le titre du chapitre XVIII du Traité sur la tolérance, il est des « cas où l’intolérance est de droit humain ». La limite entre le tolérable et l’intolérable y est nettement marquée. On ne doit pas punir les erreurs des hommes, sauf lorsqu’elles sont criminelles. Elles sont criminelles lorsqu’elles troublent la société. Et elles « troublent cette société, dès qu’elles inspirent le fanatisme » (OC, 56C, p. 236). Cette conception est conforme à l’esprit des Lumières, comme en témoigne l’article « Tolérance » de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, dû à Jean-Edmé Romilly, pasteur de l’église wallonne de Londres.

Pas de tolérance donc pour les fanatiques intolérants. Ainsi, un des articles des Questions sur l’Encyclopédie porte en titre le nom du comte d’Aranda, parce qu’il « a commencé à couper les têtes de l’hydre de l’Inquisition » (OC, t. 38, p. 551). Il mérite la reconnaissance « de l’Europe entière en rognant les griffes et en limant les dents du monstre » (article « Inquisition » du Dictionnaire philosophique, OC, t. 36, p. 239).

Il en va de même à l’égard des juges dans l’affaire Calas. En annonçant à mots couverts la parution de son Traité sur la tolérance, Voltaire écrit à son « cher frère » Damilaville le 24 janvier 1763 : « on ne peut empêcher, à la vérité, que Jean Calas ne soit roué, mais on peut rendre les juges exécrables, et c’est ce que je leur souhaite. Je me suis avisé de mettre par écrit toutes les raisons qui pourraient justifier ces juges, je me suis distillé la tête pour trouver de quoi les excuser, et je n’ai trouvé que de quoi les décimer » (D10943).

On se trouve certes bien éloigné de la fausse citation attribuée fréquemment à Voltaire, dont une variante lui fait prétendre : « je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Certainement pas ! Voltaire se garde bien de tomber dans l’absurdité et les dangers d’une tolérance illimitée. Il annonce plutôt ce que Karl Popper appellera le paradoxe de la tolérance. L’auteur de la Société ouverte et ses ennemis indique ainsi (Éditions du Seuil, 1979, tome 1, p. 222) : « si l’on est d’une tolérance absolue, même envers les intolérants, et qu’on ne défende pas la société tolérante contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance ». Popper conclut : « l’incitation à l’intolérance est criminelle au même titre que l’incitation au meurtre ». La formule est voltairienne d’inspiration. Tout comme la vigoureuse remarque de John Rawls dans sa Théorie de la justice  : « La justice n’exige pas que les hommes restent sans rien faire pendant que d’autres détruisent la base de leur existence » (§ 35 La Tolérance à l’égard des intolérants, trad. fr., Paris, Seuil, Points-Essais, p. 254).

Civilisation et barbarie

« Tant il est vrai que le théisme est doux, et la superstition barbare », lit-on en 1768 sous la plume de Voltaire, dans sa Profession de foi des théistes (« Bénédictions sur la tolérance », éd. Moland, t. 27, p. 72). Le mot « barbare » doit être entendu au sens où nous parlons d’actes de barbarie, c’est-à-dire de cruauté particulièrement insoutenable. Et si le mot « civilisation » n’est pas employé par Voltaire, la « douceur » qu’il prône en tient lieu.

La tolérance et la douceur vont de pair et entraînent les effets les plus bénéfiques dans la société où elles règnent. On en trouve de multiples exemples dans le Traité sur la tolérance, dès le quatrième chapitre. Les gouvernants n’ont pas à redouter d’user de douceur à l’égard de leurs citoyens. Car si « le gouvernement s’est fortifié », les mœurs se sont « adoucies ». Les huguenots ont-ils été fanatiques comme les autres ? Oui, mais « la douceur de la société » a pénétré leur esprit et l’a assagi (OC, t. 56C, p. 146). Le chapitre IV se termine sur l’évocation de Philadelphie, dont la communauté fraternelle « est l’exemple et la honte des peuples qui ne connaissent pas encore la tolérance » (OC, t. 56C, p. 152).

Au chapitre 5, nous apprenons que la raison est « douce, elle est humaine, elle inspire l’indulgence, elle étouffe la discorde » (OC, t. 56C, p. 155). Alors la peste de la controverse « ne demande plus qu’un régime doux » (OC, t. 56C, p. 156-157). Au chapitre 11 est invoqué ce dieu « qui n’a prêché que la douceur et la patience » (OC, t. 56C, p. 186). Si souvent maltraité par Voltaire, le judaïsme est mentionné au chapitre 13 pour l’heureuse contradiction qui amène chez lui « des mœurs douces », alors qu’il a des « lois de sang » (OC, t. 56C, p. 218). Le chapitre suivant ne manque pas d’invoquer ce Jésus-Christ qui « prêche la douceur, la patience, l’indulgence » (OC, t. 56C, p. 222). Au chapitre 24 enfin, l’auteur du Traité rappelle qu’il a travaillé à son ouvrage « dans l’unique dessein de rendre les hommes plus compatissants et plus doux » (OC, t. 56C, p. 253). Il est en accord avec la nature qui fait entendre de son côté « sa voix douce et bienfaisante » (OC, t. 56C, p. 257).

Cette dimension est inséparable de la vie et de l’œuvre voltairiennes. Bien sûr, il est loisible de mettre l’accent sur ses colères et ses emportements, sa combativité, sa violence parfois. Comment aurait-il pu en aller autrement à l’époque où Voltaire vivait, compte tenu de l’adversité qu’il devait combattre et des causes qu’il a défendues ? Et certes, il n’a jamais « tendu l’autre joue » à ses ennemis, c’est le moins qu’on puisse dire ! Mais ses combats inlassables contre l’intolérance et le fanatisme révèlent l’esprit de douceur et de bienveillance qui l’anime en profondeur, et dont il a laissé tant de témoignages dans son existence comme dans ses ouvrages.

Déjà, au XVIIIe siècle, Diderot avait soutenu la cause du Patriarche de Ferney, en réponse à Jacques-André Naigeon, qui stigmatisait ses défauts : « un jour cet homme sera bien grand, et ses détracteurs seront bien petits » (D17783, vers juin 1772).

Au XXe siècle, ce jugement se confirmera. En témoigne par exemple celui que René Pomeau émet dans le tome IV de Voltaire et son temps : « L’affaire Calas, comme celles du même ordre qui suivront, révèle le meilleur Voltaire : un homme grand par sa passion du juste, par sa générosité au service d’un idéal humain, lequel compense, corrige et complète le pire Voltaire » (« Écraser l’infâme », 1759-1770, Oxford, 1994, p.159). On constate ici que le titre de l’ouvrage de M. Martin, Voltaire méconnu, est fallacieux, puisqu’aussi bien les travers et les défauts du Patriarche de Ferney ont été mis en évidence de longue date. Mais avec un souci de justice et donc d’équilibre.